Rino le morne - Rino, the dreary

Sur les terres d’Afrique, sept Mandarins, amateurs de pop cornes, fuyaient la vengeance de Rino le morne qui n’avait plus la frite.  

C’est à la courte paille qu’ils avaient choisi la ligne de bus Maputo – Shanghai. Sur le toit, les mandarins avaient attaché leur butin: une corne noire plus belle que l’ivoire.

Décidés à le lâcher, ils lui envoyaient des bouffées de fumée, pour lui piquer les yeux et tournicoter sa queue.

Mais il ne sera pas dit que Rino sera borgne car il est bien protégé derrière ses cornes.

Soudain, toute la camelote accrochée sur le toit du bus fait une drôle de galipette vers l’arrière.

“Mince” enragent les Mandarins. “Chouette!” pouffe Rino.

“Plus besoin de ma brouette”, se réjouit-il …

…. en amassant le magot qu’il pose sur son dos.

Pour enfoncer le clou, il leur bourre encore un peu le mou;

« Méchants garçons, vous devriez être tous en prison! ».

Les Mandarins fichent le camp sans leur butin. Ils quittent la savane sans même une peau de banane.

Rino peut souffler et doucement pleurer Reinette, qui est cuite. Sa boudette n’est plus et les assassins sont en fuite.

Maintenant s’il a une drôle de mine, c’est bien à cause de sa copine car pour être le plus beau, il s’est recollé tendrement quelques uns de ces morceaux.

Dessins/Photos réalisés un dimanche matin dans le quartier des Mahotas, Maputo Mozambique, avec des mangues pourries et d’autres toutes vertes, des capsules de bouteilles de bières, des tomates, des bouts de bois, du sable, des canettes de sodas écrabouillées et rouillées, une chaleur accablante et un peu de patience.