Les passants regardent passés les « chapas »,
ces bus pourris qui transbahutent les habitants de Maputo, de leur maison à
leur boulot. Quand les passants traversent la voie, c’est toujours avec un air
de gibier traqué.
Un camion qui va livré de l’essence.
Les passants vont et viennent, les mains dans les
poches.
« Même aux bêtes, on ne leur fait pas ça ! », dit quelqu’un fâche d’être comprimé comme jamais il ne l’a été. Pourtant, la majorité des
passagers est conciliante, parfois même complètement passive quand un passager supplémentaire
(un passant a qui soudainement prends l’envie
de faire un tour), on ne sait comment, s’agrippe à ce que l’on peut déjà appelé
un « tas ».
Madame Boneca, elle, est seule dans sa jeep. Elle pourrait prendre
quelqu’un mais c’est une idée qui ne lui vient pas à l’esprit.
Un bon chapa est un chapa vide. Il faut toujours jongler avec les horaires
pour avoir une place assise.
Un Chapa vide ne reste jamais longtemps vide.
Tiens, le camion citerne qui descend une cote.
Rapidement il se remplit.
Et quand il est remplit, c’est toujours à ras
bords.
Le camion citerne lui aussi est remplit. Plein d’essence.
Ce chapa roule vite.
Il roule trop vite et le chauffeur n’a aucune idée de
la qualité des freins du chapa.
Ce camion citerne lui aussi il roule vite.
Trop vite même. Et pourtant ce
n’est pas Schumacher au volant !
L’explosion a eu lieu a 12.47 et a tué
beaucoup de gens innocents. Toute la ville a entendu l’explosion. Certains ont
cru que c’était un comice présidentiel. Il n’y a pas de comice présidentiel de
cette intensité, ce n’est juste pas possible.
« Pas de comice présidentiel de cette intensité ! », répètent
les passants.
Tout cela bien sur a eut lieu dans ce jardin sableux juste avant la tombée
de la nuit.
N’empêche, une explosion dans ce lieu, ce n’est jamais rigolo car
ensuite et avant d'aller au dodo il faut ramasser les morceaux.
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