dimanche 22 décembre 2013

Le garçon du vieux manguier

Extrait d'un court récit dédié à tous les garçons qui attendent que leur papa reviennent à la maison.

"Un jeune garçon s’était installé dans les hautes branches d’un manguier.


Il ne voulait plus aller à l’école.
Il ne voulait plus retourner à la maison.
Il ne voulait plus jouer avec ses amis.
Son désir était simple :
Il voulait  être là, dans les branches hautes de ce manguier.

C’était un très vieux manguier. Plus personne ne se  souvenait pourquoi et qui l’avait planté là, au croisement de deux allées sableuses de ce quartier populaire.
Au fil du temps, il s’était garni d’une luxuriante ramure et à chaque saison jaillissait des centaines de grosses mangues dont la saveur était unanimement partagée.
Certaines années cependant, il ne pleuvait pas, ou pas assez, le manguier laissait tomber alors ses fruits les uns après les autres, tous verts, pour n’en garder que quelques uns. Mais, quand bien même le sol était sec, lui qui avait depuis longtemps déjà plonger ses racines dans les profondeurs de la terre où se tenait encore un peu de fraicheur, produisait toujours sa petite dizaine de mangues pour Cacilda, la délicate voisine, et les voraces petits écoliers de passage.
Jour après jour, le jeune garçon, bien calé dans la fourche d’une branche, voyait grossir ces mangues et il attendait patiemment qu’elles soient bien mûres et juteuses pour en cueillir une.

Pour l’instant, et sans rien d’autre à faire, il pouvait observer :
La salle de bain sans toit de Dame Cacilda, où un grand lézard à tête bleue arpentant les murs, se faisait gardien silencieux d’une cuvette et d’un gobelet en plastique.   
La maison de Monsieur Solitaire, qui n’avait que ses deux poules, Beige et Marron, pour lui tenir compagnie.
Les maisons des familles Batuque qui se couchait en fanfare pour se lever quelques heures plus tard et toujours en musique.
Plus loin encore, il voyait  la ligne de chemin de fer, la grande ville et au-delà, l’Océan Indien.
Un Océan qui le faisait rêver.
Non pas qu’il eut envie de le traverser mais, là-bas, au loin, il y avait quelque chose dont il avait vraiment besoin.
Mais ce n’était pas à lui de partir. Non. Le jeune garçon se devait de rester en haut du manguier, comme la vigie d’un bateau de pirates (...)" 
Histoire à suivre et à publier!
La salle de bain sans toit de Dame Cacilda avec le manguier en arrière plan.


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